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Dubaï, du sable et des petrodollars

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Christophe Prudhomme

 

(Décembre 2013 à Dubaï)

« J’attaque ma septième année ici ». Christophe Prud’homme dirige les cuisines des restaurants de deux hôtels de luxe à Dubaï. Mais ici, ce n’est pas les mêmes proportions qu’en France. Pour le travail, la ville, l’urbanisation, l’environnement.

La circulation, les déplacements ne se font qu’en voitures. Et des grosses : 4×4, ferrari, Sur des autoroutes en général, que ce soit aux portes du dessert qu’en centre-ville. D’ailleurs, il n’y a pas de véritable centre-ville au sens européen du terme. Des quartiers, sous forme de gratte-ciel, ont surgit par-ci, par là. D’autres fois, il s’agit de belles villas. Il y a de la verdure car l’irrigation, au goutte à goutte, est omniprésente.

L’hiver ici ressemble à nos printemps quand ils sont beaux. Une dizaine de degrés au plus bas la nuit, et proche des 30° dans la journée sous le soleil déjà chaud. Ca c’est en décembre, janvier. Sinon, de mai à septembre, le thermomètre dépasse les 45°. Donc la climatisation est de rigueur. Et personne ne se promène plus dans les rues. Cela donne un rythme de vie adaptée : maisons ou appartements climatisés, tout comme les centres commerciaux, voitures climatisés et bureaux climatisés.

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Chamelles de courses. Les émiratis (riches) sont friands de courses de chamelles, même s’il ne parient pas….

 

Et côté restauration, Dubaï est un carrefour. Entre l’Inde, le Pakistan, l’Europe, le Moyen-Orient. Donc Executive chief à Dubaï cela signifie diriger 160 cuisiniers et 16 restaurants, dans de nombreuses spécialités à l’exception peut-être de la gastronomie française en tant que telle. « Ici, ce qui prime c’est la qualité. Et les produits viennent du monde entier. Il y a du local comme les légumes, identiques à ceux du jardin, l’agneau, le poisson. Puis des fruits d’Inde, des Philippines ; de la viande de Nouvelle-Zélande, d’Australie. Pas de France, car nos races ne se sont pas assez tendre pour le palais de mes clients. La viande qui marche le mieux, c’est le black angus des Etats-Unis. Mais je reçois des victuailles de Rungis, deux fois par semaines. Ce sont des huitres de Bretagne par exemple. L’huile vient d’Italie ». Et les restaurants proposent une grande diversité : cuisine thaï « faites par des cuisiniers thaïs » ; c

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La mosquée d’Abu Dhabi .

uisine japonaise «  avec des chefs philippins, les japonais sont trop chers » ; steak house ; cuisine libanaise ; style buffet international avec de la cuisine arabe, italienne, internationale, service banquet, service traiteur ; snack pour la piscine. Tout cela donne « 10.000 € d’achat de matière première par jour,  plus de 3.000 couverts par jours entre le service traiteur, les mariages «  de 15 à 20 par mois, pour 600 à 1.000 personnes », et des services non-stop.

« C’est un vrai travail de chef d’entreprise. Il faut aussi de la passion. Ici tout fonctionne à l’affectif ». Car il y a des conditions spécifiques. Christophe Prud’homme n’est pas un travailleur expatrié, c’est à dire qui a une sécurité au niveau de l’emploi et un retour programmé en Métropole. Il a certes un bon salaire, mais risque d’être remercié du jour au lendemain si son propriétaire n’est pas satisfait. « Il faut plaire aux clients bien sûr, à l’entreprise qui gère mais aussi au propriétaire local. Donc pas de prise de risque inutile. Mes croissants sont au beurre qui vient d France, c’est la condition incontournable pour avoir de la qualité ».

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